PAU
           
             
FESTIVAL DES LYCÉENS. Les projets des Pyrénées-Atlantiques étaient examiné hier au Zénith, dans le cadre de la préparation de la 4ème édition
             
La créativité au Zénith
   
             
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Candidats. Cette année, 800 projets ont été déposés, 500 ont été présélectionnés pour le Festival des lycéens
     
    PHOTO JEAN-LOUIS DUZE

Sommes-nous seuls dans l'univers ?... Pour tenter de répondre à la question, des étudiants en BTS du lycée d'enseignement général et technologique de Chéraute (Mauléon) ont construit un spectromètre qui, s'adaptant sur un télescope, balaye les planètes en décomposant les images. Les extraterrestres n'apparaissent pas de façon aveuglante sur Mars, mais les investigations se poursuivent...

Dans la perspective du 4e Festival des lycéens, les 6 et 7 mai prochains, la créativité des potaches aquitains s'est exprimée au travers de 800 projets - on en avait dénombré 600 l'année dernière -. Sachant que chacune de ces initiatives de toute nature met à contribution une dizaine d'élèves en moyenne. Une présélection a été opérée, qui a retenu environ 500 dossiers dont 393 à caractère non sportif. Et pour les Pyrénées-Atlantiques, l'audition des porteurs de projets avait lieu hier après-midi au Zénith par
des jurys constitués de professionnels (1): Ainsi Abel Engrena et Marlène Nadal, élèves de seconde du lycée Jules-Supervielle, ont-ils eu à défendre l'organisation d'un rassemblement sur une semaine, à Oloron, des rédacteurs au journal européen DEFRIT, auquel l'établissement du Haut-Béarn collabore depuis 1996.

Cette publication mensuelle (quatre pages grand format} est éditée tour à tour par l'un des cinq lycées participants (2), avec des articles fournis dans leur langue par les autres établissements. La dernière livraison, de facture allemande (lycée Schoenbuch d'Holzgerlingen), donne à lire en français sur les « Mystères d'une bonne garburade » et le dressage des chiens de bergers ; en espagnol sur l'engouement pour le chemin de Saint Jacques de Compostelle et la tradition galicienne du Carnaval, etc. « Tout le monde est impliqué », explique Abel, enthousiaste, venu avec son prof d'économie, Fran-
cis Cha, l'un des deux enseignants oloronais volontaires.

Lycéens acteurs et spectateurs.
L'enthousiasme est aussi un trait de caractère de Marco Franchi, l'organisateur de ce festival que pilote le Conseil regional : « Les professionnels que nous avons sollicités font beaucoup plus que juger les projets, ils évaluent leur capacité à se donner dans l'espace public. Si l'on pense qu'un groupe de musique ne passera pas la rampe, on préferera ne pas le mettre en situation difficile. En revanche, s'il se trompe en scène, ce n'est pas très grave : le Festival des lycéens met les jeunes en situation professionnelle, mais il n'y a que des acteurs et des spectateurs lycéens ».

Pour la deuxième année consécutive, après ses deux premières éditions bordelaises, ce festival se déroulera au Zénith de Pau, les 6 et 7 mai prochains. On y avait vu l'an passé 5 000 jeunes de 130 établissements de la région
mettre des spectacles en scène, exposer des oeuvres artistiques, présenter des réalisations technologiques ou environnementales, monter des défilés de mode, etc.

Tout laisse à croire qu'ils feront encore plus fort cette année : « Ce qui émerge déjà, c'est la transversalité », considère Marco Franchi, très frappé par une chorégraphie parlant du sida : « Ce sont les postures qui changent. Quelle que soit la dominante, on peut évoquer des questions de société. En fait, les jeunes nous disent : "On intègre bien ce que vous, adultes, nous racontez, mais on veut l'évoquer différemment». Ça tombe bien : le Festival lycéen est fait pour ça.

T.L.


(1) Office aquitain de recherche artistique, Fonds régional d'art contemporain, Centre régional des lettres, Aquitaine image cinéma, Cap sciences, Ligue de l'enseignement et association Suricat. -
(2) Holzgeriingen (Allemagne), La Coruna (Espagne), Oloron (France), Jekaterinburg (Russie) et Altamura (Italie).